A 29 ans, le prince Siddhārtha Gautama, souverain des Śākyas, né en – 563 à Lumbinî dans l`actuel Népal, découvre la souffrance endémique de son peuple qui lui avait été cachée jusqu'alors et comprends que si le luxe de sa vie aristocratique le met à l'abri du besoin, rien ne le protègera jamais de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Il entreprend alors une vie d'ascèse et se consacre à des pratiques méditatives austères. Six ans plus tard, alors qu'il se trouve dans le village de Bodhgaya, il réalise que ces pratiques ne l'ont pas mené à une plus grande compréhension des choses et accepte un bol de riz au lait des mains de Sujata, une jeune fille du village. Il découvre ainsi la voie moyenne qui consiste à nier les excès, refusant autant l'austérité excessive que le laxisme. Il se concentre sur la méditation, inspiré par le souvenir d’un instant de concentration spirituelle ressentie enfant, alors qu’assis sous un arbre, il assistait à la cérémonie d’ouverture des labours présidée par son père. Il décide de prendre place sous un pippal, faisant vœu de ne pas bouger avant d'avoir atteint la Vérité. Mara, le démon de la mort, effrayé du pouvoir que Siddhārtha allait obtenir en délivrant les hommes de la peur de mourir, tente de le sortir de sa méditation en lançant contre lui des hordes de démons effrayants et ses trois filles séductrices mais Siddhārtha Gautama accède à l'éveil une main posée sur le sol, dans la posture de prise de la terre à témoin et devint le Bouddha, ce qui veut dire l`éveillé. Il affirme être parvenu à la compréhension totale de la nature et des causes de la souffrance, ainsi que des étapes nécessaires à son élimination. Il insistera par la suite sur le fait que l'illumination ne résulte pas d’une intervention surnaturelle mais d'une attention particulière portée à la nature de l'esprit humain et qu`elle est donc possible pour tous les êtres. Voilà ce qui fait depuis lors la renommé du petit village de BodhGaya, situé à 100 km au sud de Patna (3 heures de train mais il existe des express qui ne mettent que deux heures…) qui est le plus important des 4 pèlerinages bouddhistes comprenant : Lumbinî, le lieu de naissance de Bouddha; Sarnath, le lieu où Bouddha enseigna le Dharma et Kushinagar, l`endroit où le Bouddha atteignit le Parinirvana après sa mort. Le site le plus important de Bodhgaya est le complexe du temple Mahabodhi où des centaines de moines bouddhistes prient en permanence. Il y a autour du temple quantités de stèles et stupas votifs, ainsi que l`arbre sacré sous lequel Siddhārtha atteignit l`éveil et également un jardin de méditation. Le village comprend aussi un immense Bouddha en pierre et une dizaine de temple bouddhistes de nombreuses nationalités différentes : Japon, Chine, Taiwan, Darjeeling, Sri Lanka, Sikkim, Cambodge, Thailande, Buthan, Bangladesh, Tibet et Népal, ce qui permet de s`imprégner de nombreuses cultures différentes en un même lieu. A 20 mètres de l`endroit où le Bouddha atteignit l`éveil, je me suis fait lire les lignes de la main par un moine shivaite de 80 ans, plongé dans les écritures sanscrites et je sais donc maintenant que ma ligne de vie est très longue, que je vais vivre jusqu`à 95 ans, que j`aurais une femme et une seule, deux fils et que ma vie est placée sous le symbole de la conque, ce qui est un très bon présage. Je suis ensuite allé à Rajgir, ancienne capitale de royaume, à 80 km de Bodhgaya, où le Bouddha passa des mois à méditer et enseigner après l`eveil. On monte à la colline des vautours où il aimait méditer grâce à un télésiege uniplace de toutes les couleurs et cela amuse beaucoup les indiens peu habitués à ce mode de transport.
De façon assez amusante, j`ai trouvé à Bodhgaya un livre qui s`appelle : ''The Long Road Turns to Joy – A Guide to Walking Meditation" par Thich Nhat Hanh, un moine bouddhiste vietnamien qui fut proposé par Martin Luther King à la nomination du prix Nobel de la paix. Il vit maintenant en France où il a fondé 'Le Village des Pruniers' où il enseigne l`art de vivre en pleine conscience après avoir enseigné à la Sorbonne. Ce livre présente des techniques de méditation et de respiration ainsi que des aphorismes zen. Voici ci-dessous une compilation et traduction de certain d`entres eux car cela correspond assez à ma recherche du moment :
Prends ma main.
Nous allons marcher.
Nous allons seulement marcher.
Nous allons jouir de notre marche sans penser à notre destination.
Marcher en paix.
Marcher avec bonheur.
Chaque pas crée une fraîche brise.
Chaque pas fait éclore une fleur.
Donne à la terre ton amour et ton bonheur.
La paix est le chemin qui conduit à la joie.
Nous sommes arrivés.
Nous sommes à la maison.
A cet endroit, en cet instant.
Nous sommes vivants.
Nous sommes libres.
Nous demeurons dans l`infini.
Reposé de corps et d`esprit, je vais maintenant reprendre ma marche en continuant toujours plus vers l`ouest, vers le couchant de mon aventure. Je prévois d`être à Varanasi (Bénares) le 15 janvier pour faire une longue visite de la ville avant de me rendre à la Kumbha Mêla ( à 5 jours de marche de Varanasi) qui commence dans trois semaines.
c'est par le hasard qui n'existe pas que je suis ton périple de marcheur chercheur poète et que jem 'incline pour pouvoir partager entoute simplicité ce parcours : merci et que l'univers t'accompagne
Bon courage dans ton voyage initiatique et humanitaire le long du Gange . Tu realises dans ce monde plutot materialiste un chemin enrichissant et spirituel fait de decouverte et de rencontre . Bonne continuation.