C'était la folie ces derniers jours à Kolkata ! La ville de Kali la Noire, Kali la sanglante est devenu la ville des illuminations et des célébrations sans fin pour Diwali, la fête de la lumière. Partout en ville, guirlandes lumineuses et panneaux électriques en forme de personnages faisaient clignoter la mégalopole survoltée au rythme d`un Noël ayant un mois d`avance. A la nuit tombé, ces lumières déteignaient l'atmosphère et décoloraient les rues dans les tons incarnats et verdâtres des féeries d`un conte de fée Bollywoodien. Les processions des statues des divinités parcouraient la ville au rythme des tambours et des cymbales et parfois des cornemuses. La population dansaient au milieu de la circulation et faisaient partir fusées et pétards entre deux bus ou deux voitures. A vitesse rapide, les camionnettes faisaient le tour de la ville avec à l'arrière une quinzaine de personnes dansant, criant et soufflant dans des trompettes de carnaval. C'était la joie, la communion et les réjouissances : c'était Diwali ! Plus loin, vers Bag Baazar, quartier très excentré de Kolkata, j`ai assisté à la plongé des 'murtis' (représentations) de Kali dans le Gange (La Hooghly). Sans arrêt des camions arrivaient avec à l'arrière une dizaine de personnes et surtout une grande statue de Kali. Par précaution et à cause du poids de la murti, cinq minutes était nécessaire pour descendre la divinité qui étaient ensuite menée au fleuve et, après que les six hommes aient fait plusieurs tours sur eux même pour participer à l`ivresse de Kali, celle-ci était plongée dans le fleuve. J`ai assisté avec respect et compassion à la noyade d`une trentaine de Kali. Les statues ne sont pas repêchées par la suite, elles deviennent les gardiennes du fleuve comme dans ces contes pour enfant où l`on raconte que vivent sous l`eau des cités mystérieuses et magiques, telles des atlantis.